L’incidence (nouveaux cas) de l’hépatite B aiguë et de l’hépatite C diagnostiquée en France a été estimée à partir de l’enquête LaboHep réalisée tous les 3 ans auprès d’un échantillon de plus de 1.500 laboratoires de biologie médicale à laquelle Bioexcel a participé cette année et des données de la déclaration obligatoire mise en place en 2003.
HEPATITE B
L’hépatite B est une infection du foie potentiellement mortelle causée par le virus de l’hépatite B. Transmise par voie sexuelle ou par le sang, elle est à l’origine de maladies aiguës ou chroniques. L’infection par le virus de l’hépatite B peut être prévenue efficacement par la vaccination.
Le diagnostic d’hépatite B aiguë est biologique : détection des anticorps IgM anti-HBc en l’absence de portage chronique de l’antigène HBs, ou sur la présence de l’antigène HBs et des anticorps anti-HBc dans un contexte d’hépatite aiguë (clinique ou biologique, avec l’augmentation des enzymes hépatiques, celle-ci traduisant l’existence d’une destruction des cellules du foie).
En 2013, l’incidence d’hépatite B aigüe a été estimée à 0,44 cas pour 100.000 habitants et est en légère diminution par rapport à 2010. La fréquence est deux fois plus élevée chez les hommes que chez les femmes, et ce sont les personnes de la tranche d’âge 40–59 ans qui sont les plus infectées. Le nombre de nouvelles infections symptomatiques et asymptomatiques en 2013 a quant à lui été estimé à 1.092, soit une incidence de 1,29 à 2,04 pour 100.000 personnes.
L’étude LaboHep a également mis en évidence un défaut de déclaration de l’hépatite B de la part des professionnels de santé. En effet, seul un cas sur quatre d’hépatite B est déclaré. A titre de comparaison, l’exhaustivité de la déclaration obligatoire pour le VIH est estimée à 73 % pour l’année 2013.
Les facteurs de risque de l’hépatite B sont inchangés.
Les principaux facteurs sont l’exposition sexuelle (38,5 %), les voyages en zone d’endémie du virus de l’hépatite B (21,5 % des cas), les soins invasifs (dialyse, chirurgie, greffe : 5,4 % des cas) et la personne dans l’entourage familial d’un patient porteur chronique de l’antigène HBs (4,6 % des cas). Les cas pour lesquels une exposition à risque était documentée relevaient d’une recommandation vaccinale dans près de 80 % des cas, ce qui se traduit par une couverture vaccinale insuffisante et une véritable perte de chance tant pour les groupes particulièrement exposés que les adolescents et les jeunes adultes. Il faut cependant rappeler que l’application de la recommandation actuelle de vaccination de tous les nourrissons permet de protéger près de 100 % de ces personnes tout au long de leur vie.
HEPATITE C
L’hépatite C est une autre maladie transmise par le sang, notamment chez les toxicomanes ou en milieu de soins. Un traitement est à présent disponible dont l’efficacité est conditionnée par le type de virus de l’hépatite C responsable de l’infection (génotypage). Il n’existe actuellement pas de vaccin disponible.
Le risque d’infection par le virus de l’hépatite C tend à diminuer en France.
En 2004, la prévalence de l’infection active par le virus de l’hépatite C (détection positive du génome du virus de l’hépatite C [ARN]) auprès d’une population âgée entre 18 et 80 ans était de 0,53 % (0,4 à 0,7 %). En 2011, la prévalence de l’ARN du virus de l’hépatite C a diminué ; elle était estimée à 0,42 % (0,33 à 0,53).
Les principaux facteurs de risque d’infection par le virus de l’hépatite C sont l’usage de drogues par injection (30 % des usagers de drogues étaient positifs pour l’ARN du virus de l’hépatite C), les personnes transfusées avant 1992 (2,1 %), c’est à dire avant la mise en oeuvre du dépistage systématique des anticorps contre le virus de l’hépatite C sur chaque don de sang, ainsi que les personnes en situation de précarité (1 %).
La tendance à la diminution du nombre de personnes présentant une infection chronique par le virus de l’hépatite C est expliquée par la diminution du nombre de cas chez les personnes usagers de drogue, principal réservoir de transmission du virus de l’hépatite C, par l’amélioration de l’hygiène, un risque transfusionnel extrêmement faible actuellement (avec l’utilisation de méthodes de dépistage de l’infection de plus en plus performantes) et par la diminution du risque nosocomial (prévention des infections associées aux soins).
L’Agence nationale de santé publique a publié récemment une mise à jour des données épidémiologiques concernant les hépatites B et C.
Source : Agence nationale de santé publique invs.santepubliquefrance.fr